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Libération

Quand Hollywood se met en scène en Bourse

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par Laureen Ortiz, LOS ANGELES, de notre correspondante
publié le 16 mars 2010 à 0h00

Les spéculateurs ont trouvé un nouveau terrain de jeu : les block-busters hollywoodiens. Pour ceux qui doutaient que le cinéma est une véritable industrie, en voici la preuve : deux nouveaux contrats à terme sur les films, présentés par les firmes américaines Cantor Fitzgerald et Veriana Networks devant une centaine de dirigeants d’Hollywood. Ces contrats doivent être lancés d’ici deux mois. Comme tous les produits dérivés d’un sous-jacent (en l’occurrence, le chiffre d’affaires d’un film), leur but est de se couvrir d’un risque futur. De même que s’échangent en Bourse des contrats sur le blé ou le maïs pour se couvrir des aléas liés aux récoltes, les studios pourront s’armer contre le flop commercial. Risque qui justifie, aujourd’hui, des armées de conseillers aux départements marketing de la Fox, Warner Bros ou Universal Pictures.

Concrètement, ont expliqué les financiers à Century City, quartier de Los Angeles qui abrite la Fox, il s’agira de parier sur le succès ou l’échec d’un film six mois avant sa sortie. Admettons par exemple qu’on anticipe que le nouveau Tim Burton réalise 200 millions de dollars (145 millions d’euros). Un studio de cinéma qui voudrait se prémunir contre un risque de four vend donc à un investisseur (convaincu lui que le film de Burton va faire un carton) plusieurs contrats d’une valeur total de 200 millions dollars. Le studio s’engage à rémunérer sa contrepartie à chaque million de recette réalisé. Si le film rapporte 200 millions, son solde est don