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Libération

Les élections britanniques offrent un répit aux hedge funds

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L’UE attendra pour durcir la régulation de ces fonds spéculatifs, principalement implantés à Londres.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 17 mars 2010 à 0h00

José Luis Zapatero a décroché son téléphone hier matin pour appeler Elena Salgado, sa ministre des Finances. Le Premier ministre espagnol, dont le pays assure la présidence tournante des Conseils des ministres européens, lui a demandé de retirer de l'ordre du jour de l'Ecofin (la réunion des 27 ministres des Finances de l'UE) le projet de directive sur les «gestionnaires de fonds d'investissement alternatifs» visant à réguler les «hedge funds» ou autres «private equity».

Zapatero a voulu donner un coup de main à son collègue Gordon Brown, socialiste comme lui, qui doit affronter de difficiles élections législatives au printemps. En effet, mis à part la Grande-Bretagne et la République tchèque, tous les autres Etats membres étaient prêts à adopter le compromis préparé par les Espagnols. Mais vu la sensibilité du sujet à Londres, le pays accueillant 80% des hedge funds qui agissent en Europe, un passage en force de l’Union aurait fourni des munitions aux conservateurs.

Que propose la Commission européenne ?

Il a fallu que les Etats membres tordent le bras du commissaire européen au Marché intérieur sortant, l’Irlandais Charlie McCreevy, pour qu’il présente une proposition de directive encadrant l’activité des fonds d’investissement en Europe (qui pèsent plus de 2 000 milliards d’euros). Car, pour cet «ultralibéral», toute réglementation risquait de décourager leurs activités alors même que, selon lui, ils n’étaient en rien responsables de la crise financ