Aux côtés de la Russie et de la Chine, le Canada défend encore ce qui a été l’une de ses grandes industries : l’amiante. Diminuée par la perte de ses débouchés en Amérique du Nord et en Europe, l’industrie canadienne persiste à exporter sa production vers les pays en développement, et ce en dépit des voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent contre ce commerce…
En février, le Premier ministre du Québec a été accueilli au sommet sur le développement durable de Delhi par des travailleurs malades de l'amiante. Quelques jours plus tard, le gouvernement mexicain publiait un rapport attribuant pas moins de 500 morts par année à l'amiante canadienne. «Pour la première fois, le public réagit», se félicite Kathleen Ruff, auteure d'un rapport publié il y a deux ans et intitulé Quand le Canada exporte le mal (1). Depuis plusieurs années, cette militante se bat pour que le pays interdise la production du dernier type d'amiante autorisé, l'amiante de type chrysotile. Utilisée dans le ciment, la chrysotile canadienne est destinée à l'exportation vers les pays du Sud.
«Potentiel». Avec 120 000 tonnes produites chaque année, le Canada ne représente que 5% de la production d'amiante dans le monde, soutient le lobby de l'industrie. Moins de 500 personnes travaillent pour la compagnie Lab Chrysotile, qui exploite le site de Black Lake, dernière mine encore en activité au Canada. C'est à Thetford Mines, dans l'est du Québec, que se trouve Black Lake. La vill