Les producteurs européens de biocarburants en ont marre. Et ont décidé de le faire savoir… Quitte à se mettre à dos leur principal partenaire, les pétroliers. Ils dénoncent le traitement de faveur dont bénéficient les producteurs d’or noir auprès de la Commission européenne. Laquelle est en train de mettre en musique la directive sur la qualité des carburants et sur les énergies renouvelables. Pour cela, elle doit établir une méthodologie de calcul - et des valeurs de référence - pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) du pétrole et des biocarburants. Technique mais crucial.
Les pétroliers y sont associés. De près. Mais personne de la filière de biocarburants. «Depuis 2002, nous avons, en vain, adressé des lettres à la Commission», déplore le secrétaire général d'EBB qui regroupe les producteurs de biodiesel. «Les services de la Commission chargés des questions climatiques et environnementales sont particulièrement réceptifs aux thèses antibiocarburants, assure Philippe Düsser, le président de l'association des producteurs d'oléagineux, c'est un secret de polichinelle.» Jusqu'à présent, producteurs agricoles et pétroliers avançaient main dans la main. Les premiers parce que leur huile de colza ou de tournesol doit être incorporée au gazole et à l'essence. Les seconds parce ce mélange verdit leur image. Mais le deux poids deux mesures a eu raison de cette entente. L'industrie des agrocarburants a fait réaliser une étude par le cabine