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Libération

Remake américain pour EADS ?

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L’avionneur européen pourrait à nouveau participer à l’appel d’offres du Pentagone pour 179 avions ravitailleurs.
publié le 20 mars 2010 à 0h00

EADS semble se faire une spécialité du «puisque c'est comme ça, je pose mes crayons et je me retire du jeu». Après avoir expérimenté cette stratégie avec succès sur son avion de transport A400M (dont les Etats clients ont finalement accepté, sous la menace, de payer en partie les surcoûts), le constructeur franco-allemand est en train de renouveler l'opération avec le contrat des avions ravitailleurs pour le Pentagone. Qu'on en juge : le 9 mars, Louis Gallois, le patron du groupe, tapait du poing sur la table en déclarant que l'appel d'offres de l'US Air Force pour ses 179 avions ravitailleurs était biaisé en faveur de l'américain Boeing et qu'il choisissait, dans ces conditions, de lâcher l'affaire (une bagatelle de 35 milliards de dollars, soit 26 milliards d'euros). Un coup de gueule qui a tant ému - jusqu'à Angela Merkel et Nicolas Sarkozy - que le Pentagone, jeudi soir, s'est dit prêt à «prolonger raisonnablement» son appel d'offres afin de permettre à EADS de revenir dans la course, en solo même s'il le souhaite, c'est-à-dire sans son allié américain Northrop Grumman qui, le premier, avait décidé d'abandonner la compétition. Une proposition que le groupe franco-allemand, vendredi, n'a pas rejetée. Comme s'il n'attendait que ça.

«Il s'agit d'un développement significatif», a réagi EADS dans un communiqué après avoir pesé chaque mot. Mais cela «ne lève pas pour autant les craintes d'EADS que l'appel d'offres actuel favorise clairement un ravitailleur