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Enquête

Après la vague de suicides, «rien n’a changé à France Télécom»

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Alors que depuis janvier 12 salariés se sont donné la mort, les syndicats s’interrogent sur le nouveau contrat social de l’opérateur.
Le directeur général Stéphane Richard et sa directrice adjointe, Delphine Ernotte, le 5 mars 2010 à Paris (AFP Miguel Medina)
publié le 26 mars 2010 à 0h00

Douze suicides et sept tentatives depuis le début de l’année à France Télécom. C’est le dernier décompte officieux de l’Observatoire du stress. Est-ce l’inertie propre à une entreprise de 105 000 salariés en France ? Syndicats comme direction veillent à ne pas polémiquer. Mais le rythme, deux fois plus élevé qu’en 2009 - 18 suicides recensés sur 2009 -, interroge.

«Les gens disent sur le terrain que rien n'a changé ou pas encore suffisamment», dit Pierre Dubois (CFDT) en première ligne dans les négociations sur le stress. Qui ajoute toutefois «avoir énormément de mal à comprendre cette accélération». Même questionnement à la CFE-CGC : «Oui, il y a une base hiérarchique qui continue ici et là comme avant, et des salariés qui sont dans un climat de défiance», constate Pierre Morville. Mais, cela ne suffit pas, dit-il, «à comprendre ce qui se passe». Sauf ce point sur lequel direction et représentants du personnel s'accordent : le nombre de ces suicides récents sont le fait de salariés en longue maladie, notamment pour dépression. Certains venaient de reprendre leur poste. En tout cas, la «négociation sur le stress» se déroule «avec cette ombre-là», ajoute la CFDT.

France Télécom vient de s'engager à regarder ces retours au travail après une longue absence. C'est l'une des nombreuses mesures qui vont être mises en œuvre par l'opérateur. Stéphane Richard, le directeur général, a décliné hier une série d'engagements pour oxygéner une ent