Depuis l’éclatement du tsunami financier, déclenché par la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brother, Berlin, la traditionnelle locomotive de l’Europe est sur la défensive. A chaque initiative européenne, elle cale. Ou avance à reculons. La gestion de la crise grecque en a été encore la triste illustration. Récit.
1er octobre 2008, Paris Trois semaines après la faillite de la banque américaine, Nicolas Sarkozy propose à ses partenaires européens, dans le plus grand secret, un plan de sauvetage passant par la création d'un fonds fédéral d'aide aux banques doté de 300 milliards d'euros. L'idée est d'éviter la panique en garantissant aux marchés qu'il n'y aura pas de «Lehman Brother européen». Hors de question pour le gouvernement allemand, qui fait fuiter l'information ce jour-là. Peer Steinbrück, le ministre des Finances allemand (social-démocrate), explique sérieusement au Wall Street Journal qu'il ne veut pas que «le bon argent allemand» serve à sauver les banques des pays méditerranéens… Dans cette ambiance plombée, le président de la République convoque à l'Elysée un mini-sommet des quatre pays européens du G8 (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie). A défaut d'un fonds européen, il veut au moins que les Européens se coordonnent. C'est l'échec. «La chancelière nous a dit : chacun sa merde», aurait dit à ses conseillers Nicolas Sarkozy, selon le Canard Enchaîné.
10 octobre 2008, Was