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Libération

L’Allemagne, mauvaise joueuse de l’Union

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Au lieu d’afficher une solidarité européenne avec la Grèce, Berlin veut imposer aux pays membres un accord qui passe par le FMI.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy lors du sommet de Bruxelle le 25 mars 2010. (© AFP Georges Gobet)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 26 mars 2010 à 0h00

L’Allemagne est-elle vraiment prête à aider la Grèce dont les finances publiques sont exsangues ? Un accord entre Berlin et Paris, que les autres pays devaient approuver sans difficulté hier soir, a certes été trouvé juste avant le début du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un simple habillage visant à dissimuler un désaccord profond et persistant entre les deux rives du Rhin.

Humiliation. Nicolas Sarkozy, qui tente depuis plusieurs jours de convaincre Angela Merkel d'accepter un plan d'intervention pour venir au secours d'Athènes, était à la manœuvre. A l'issue d'une réunion de deux heures, le président de la République et la chancelière ont annoncé être parvenus à un «consensus». L'aide prendrait la forme de prêts bilatéraux coordonnés par la commission et la Banque centrale européenne (BCE) auxquels s'ajouterait une intervention «substantielle» du Fonds monétaire international (FMI). C'est l'Allemagne qui a exigé l'intervention du pompier basé à Washington. La France, tout comme la BCE et la Bundesbank, y étaient opposés. Pour eux, la crise grecque est une crise budgétaire. Pas monétaire. Ce qui aurait dû exclure l'appel au FMI. Surtout, une immixtion du FMI est vécue comme une humiliation. «Si le FMI ou une quelconque instance que ce soit exerce à la place de l'eurogroupe, à la place des gouvernements, leur responsabilité, c'est évidemment très, très mauvais», a