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Libération
A la barre

Antoine Zacharias : veni, vidi, Vinci

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Accusé d’abus de biens sociaux après avoir perçu des millions d’euros, l’ex-PDG a été relaxé vendredi.
publié le 27 mars 2010 à 0h00

Antoine Zacharias est innocent. Pénalement. Moralement, c'est une autre histoire. Le PDG déchu de Vinci s'est rendu célèbre pour ses revenus exorbitants (4 millions d'euros de revenu annuel, 13 millions d'indemnités de départ, 40 millions de retraite chapeau). Mais, vendredi, le tribunal de Nanterre l'a relaxé de l'accusation d'abus de biens sociaux. L'affaire était mal emmanchée. Le parquet, dirigé par le très sarkozyste Philippe Courroye, maître d'œuvre des poursuites, avait choisi de s'en prendre à un homme, pas au système. Haro sur Zacharias, bien seul au rang des prévenus. Les absents ? Les membres successifs du conseil d'administration et du comité de rémunération de Vinci - le gratin des tauliers du CAC 40. Zacharias a pu jouer sur du velours : «Ne laissez pas tout sur mes frêles épaules…» Le tribunal, pourtant présidé par l'intransigeante Isabelle Prévost-Desprez, a renvoyé le parquet à la pusillanimité de ses poursuites. Et Sarkozy à ses velléités de donner des gages, sans rien changer aux mœurs de la haute finance. Sans même se donner la peine de quelques semaines de réflexion. Quatre heures auront suffi pour blanchir l'ex-ingénieur devenu le retraité le mieux payé.

stock-options. La représentante du parquet, Marie-Aimée Gaspari, qui avait requis deux ans avec sursis et 375 000 euros d'amende, a bien tenté de donner le change. Zacharias aurait commis un «abus d'autorité» en enfumant son conseil d'administration : «Dans les mil