La crise n’a pas épargné les universités américaines. Wall Street a beau clamer le début de la fin de la récession, ces institutions peinent toujours à colmater les brèches dans leurs finances. La plus prestigieuse d’entre elles, Harvard, a enregistré l’an dernier des pertes records. Son fonds de dotation - le plus grand fonds de dotation universitaire au monde-, a plongé de 30% durant l’année fiscale 2008-2009, passant de 37 à 26 milliards de dollars. Par comparaison, la moyenne des pertes en investissements de l’ensemble des universités du pays est estimée à environ 18%.
Il faudra plusieurs années à Harvard pour s'en relever. L'institution de Cambridge, dans le Massachusetts, a non seulement réduit ses effectifs (275 licenciements), abandonné certains projets de recherche mais reporté sine die un projet d'expansion du campus. Par ailleurs, le budget de sa plus importante faculté, celle des Arts et Sciences, a été amputé de 220 millions de dollars (soit 19%), et les salaires de son personnel ont été gelés. «Harvard est victime de sa stratégie d'investissement, celle-là même qui avait fait d'elle un modèle de réussite», ont aussitôt estimé les analystes de la presse financière américaine.
Marchés. Comme les sept autres établissements privés de renom que compte la Ivy League, Harvard est financée par des donations privées qui sont investies ensuite sur le marché financier. Mais à l'instar de Yale, la plus ancienne université américaine avait privilégié