Menu
Libération

Generali : Antoine Bernheim sacrifié

Article réservé aux abonnés
En retirant son soutien à son mentor de 85 ans, Vincent Bolloré accepte un changement à la tête du troisième assureur européen et pilier du capitalisme italien.
par Nathalie Raulin et Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 29 mars 2010 à 0h00

Ce week-end, Antoine Bernheim «réfléchit». A 85 ans, l'ex-associé vedette de la banque Lazard et faiseur de rois du capitalisme français vient de perdre la partie de poker menteur qui se jouait depuis plusieurs mois entre Trieste, siège de Generali, troisième assureur européen devenu plaque tournante des affaires italiennes, Milan, fief de la très influente banque transalpine Mediobanca et actionnaire de référence de l'assureur, et Rome, capitale politique.

Vendredi soir, à l'issue du comité de nominations de Mediobanca qui devait arrêter la liste des 17 futurs administrateurs de Generali (sur 19), les dés étaient jetés : le 24 avril, lors de l'assemblée des actionnaires de Generali, Antoine Bernheim, qui préside la destinée du «lion» de Trieste depuis 1995, devra céder son fauteuil à Cesare Geronzi, actuel président de Mediobanca. Un crève-cœur pour le Français qui a tenté toutes les combinazione pour repousser d'un an au moins l'échéance. Une légère amertume aussi : c'est à la défection de son «poulain» Vincent Bolloré, qu'il doit sa mise à l'écart. Comble de l'ironie, ce dernier a obtenu pour lui-même la vice-présidence de Generali. Même si Bolloré a pris soin de ménager son mentor à qui devrait être proposée une présidence honoraire, l'affaire jette une ombre dans la relation quasi filiale qu'entretiennent les deux hommes depuis près de trente ans. «L'amitié de Bolloré pour Bernheim était extraordinaire, elle est désormais ordinaire», confie un