Des organismes qui comptent, parmi leurs salariés, 100 % de femmes, ça existe. Dans les crèches, le nettoyage ou le ménage ? Non, à Paris, dans un organisme dépendant du Premier ministre et célèbre par sa capacité d’expertise et ses rapports dérangeants, dont on doit la naissance, il y a près d’une cinquantaine d’années, au Général de Gaulle : le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc).
Il faut dire que 100 % de femmes parmi les salariés, ce n’est pas très difficile, quand il n’y a que deux salariées. Deux documentalistes qui continuent leur travail de veille sur le social, vaillamment et consciencieusement, et rendent d’éminents services (publics) aux internautes (www.cerc.gouv.fr). Il n’y a plus personne d’autre au Cerc. Le contrat de travail triennal des rapporteur(e)s est arrivé à échéance et personne ne les a remplacé(e)s, le rapporteur général, atteint par la limite d’âge, n’est plus en fonction, le président (Jacques Delors) et les membres du Conseil, dont le mandat est arrivé à expiration, n’ont pas été renouvelés.
Pourquoi ce désert ? Parce que Matignon, qui a la charge de nommer les membres du Conseil, a décidé d’en finir avec le Cerc. Pas brutalement, à la Balladur, rayant d’un coup de plume une institution qui dérangeait, provoquant du même coup une bronca parmi les spécialistes et les statisticiens et incitant l’opposition, une fois revenue au pouvoir, à la ressusciter. Bien plus doucement, sans bouger le petit doigt. Ne rien faire, tel e