Est-ce la fin d'un tabou ? Jusqu'ici, le mot d'ordre à l'Elysée, relayé docilement par l'UMP, était «on ne touche pas à la loi Tepa» (Travail, emploi, pouvoir d'achat), texte fondateur du quinquennat de Nicolas Sarkozy instituant divers avantages ou niches fiscales, dont le fameux bouclier fiscal. Mais, sous la pression de parlementaires UMP et du ministère du Logement, la déduction des intérêts d'emprunt immobilier de l'impôt sur le revenu pourrait être revue et corrigée lors du vote de la loi de finances 2011, selon un article publié hier par les Echos. Cette mesure phare de la loi Tepa devait aider les Français à accéder à la propriété. «Faire de la France un pays de propriétaires», était d'ailleurs un des slogans les plus martelés par le candidat Sarkozy pendant sa campagne présidentielle. L'objectif affiché était de tendre vers un objectif de deux tiers de propriétaires en France, contre 58% aujourd'hui.
Coûteuse. Trois ans plus tard, une expertise fine permet d'affirmer que cette déduction des intérêts d'emprunts, très coûteuse pour les finances publiques (1,050 milliard d'euros en 2009 mais de 3 à 4,5 milliards annuels en rythme de croisière), n'est d'aucune efficacité pour aider les ménages modestes ou moyens à acheter un logement. Et pour cause : elle ne leur procure pas d'argent supplémentaire au moment clé de l'acquisition. Les banques ne prennent pas davantage en compte le montant du bonus fiscal (7 500 euros maximum plu