«La recherche est utile mais il faut qu'elle réponde aux besoins des paysans», prévient Kanoute Assetou. Cette coordinatrice de l'ONG Adaf-Galle au Mali, qui travaille avec les femmes en milieu rural, est l'une des 600 participant(e)s à la conférence mondiale de la recherche agricole pour le développement (GCARD 2010), qui s'est achevée hier. Scientifiques, politiques et paysans provenant de plus de cent pays concernés par l'aide au développement de l'agriculture du Sud, qui affichent maintenant leur volonté de coordonner leurs réflexions. Louable intention… à condition qu'elle soit mise en œuvre, répondent certains défenseurs des paysans du Sud.
«Nous sommes là pour dire aux scientifiques que la recherche n'aura aucun effet si les petits paysans ne sont pas impliqués. Les chercheurs le savent dans leur bureau, mais il y a un fossé avec les petits paysans sur le terrain. Sinon, nous allons multiplier les conférences et les résultats escomptés ne seront jamais obtenus», insiste le Gabonais Phil Philo Abessolo Ndong, vice-président de la Plateforme régionale des organisations paysannes d'Afrique centrale (Propac) et président de la Concertation nationale des organisations paysannes du Gabon. Même vision pour la Malienne Kanoute Assetou. «Cela fait des années que nous parlons de partenariats, mais il ne suffit pas de mettre des gens ensemble. Les institutions de recherche disent qu'elles travaillent avec les paysans, mais c'est pour la participation à des r