«On est reparti pour un nouveau feuilleton», s'est désolé hier Régis Valliot, mandataire ad hoc du groupe automobile Heuliez. L'offre de l'investisseur turc Alphan Manas a en effet été jugée «insuffisante» par le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, pour permettre une reprise du constructeur de voitures électriques et d'équipements. Hélas, cette fois-ci le groupe se dirige à grands pas vers un dépôt de bilan avant l'été, qui laisserait 600 salariés sur le carreau.
Pour mémoire, le groupe basé à Cerizay (Deux-Sèvres) et au capital historiquement familial avait été placé en redressement judiciaire en avril 2009. Pour le sauver, le tribunal de commerce avait confié l’entreprise au seul intéressé en lice, Louis Petiet, patron de Bernard Krief Consulting (BKC). Le repreneur en série de boîtes en difficultés avait promis des mois durant d’injecter 15 millions d’euros pour faire tourner l’usine. En vain. La région, présidée par Ségolène Royal, et l’Etat, via le Fonds stratégique d’investissement (FSI), attendaient pourtant cet apport pour verser à leur tour respectivement 5 et 10 millions au capital. L’histoire avait d’ailleurs pris une large dimension politique, chaque partie se couvrant des lauriers du sauvetage.
Finalement, c'est le flop. L'appétence d'Alphan Manas, et de son fonds d'investissement Brightwell, avait été dévoilée par Christian Estrosi qui s'était dit «quasi certain» d'avoir trouvé une solution en remplacement de BKC. L'illusion fut