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Libération
Analyse

Tensions sur le marché du caoutchouc

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publié le 2 avril 2010 à 0h00

De l’épopée brésilienne du caoutchouc, il ne reste que la légende de Manaus. Et les célèbres plantations de Firestone au Libéria ne sont plus que des décombres. Alors quand les cours du caoutchouc s’envolent, comme aujourd’hui, une seule région en profite, l’Asie. Ou plutôt trois pays : la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie. Là où se concentrent près de 70% des plantations mondiales d’hévéas. Depuis plusieurs mois, le cours du caoutchouc bat record sur record. A moins d’un dollar le kilo en décembre 2008, son prix frôle aujourd’hui les 3,5 dollars (2,6 euros). Du jamais vu.

Pourquoi les cours s’envolent ?

Toutes les matières premières connaissent aujourd’hui une hausse des cours. Mais celle du caoutchouc est la plus spectaculaire. Une fois de plus, c’est l’appétit de l’ogre chinois qui explique l’essentiel de cette explosion des cours du latex naturel. Petite devinette. Quel était le nombre de voitures neuves vendues en Chine en 2000 ? Réponse : 500 000 voitures. Même question, neuf ans plus tard : 14 millions de voitures (soit 56 millions de pneus en première monte). Bien plus que la demande automobile des Etats-Unis ou de l’Europe de l’Ouest.

La hausse des cours va-t-elle se poursuivre ?

Trois facteurs plaident en faveur d'une poursuite de cette ruée vers le caoutchouc. D'abord, les marchés financiers, ou plutôt les traders : «La demande chinoise continuera à affoler le prix du caoutchouc», parient-ils. Ensuite, pas question pour les trois premiers producteurs mondiaux de ne pas se prémunir contre le moindre retournement du marché. Résulta