Iront-ils au bout de la menace de faire sauter leur usine ? Les salariés de l'usine Sodimatex de Crépy-en-Valois (Oise) ont finalement repris les négociations avec leur direction vendredi soir vers 22h. Un peu plus tôt, ils avaient claqué la porte sur un constat d'échec. «On a décidé de sortir de la salle, ils verront les conséquences», avait tonné le délégué CFDT, Patrick Testar.
Depuis jeudi, les 92 salariés de ce fabricant de moquette pour automobiles sont montés au créneau. Cela fait un an que leur maison mère, Trèves, leur a annoncé son intention de mettre la clé sous la porte. Depuis, «on tourne au ralenti», soupire Eric Lemoine, lui aussi délégué CFDT. Trois décisions de justice sont venues suspendre l'exécution du plan social, pour vice de procédure et délit d'entrave. La dernière date du 14 janvier. Depuis, «silence total de la direction», poursuit le syndicaliste.
Même s'ils continuent à toucher leur paye, les salariés n'en peuvent plus de cette incertitude. Jeudi, ils ont bloqué le rond-point de la zone industrielle pour attirer l'attention. «On s'est retranchés dans l'usine en repoussant les CRS avec des lances d'incendie, ça a été spontané», dit Eric Lemoine. Spontané jusqu'à menacer de tout faire exploser, autour d'une citerne de gaz de «cinq tonnes». De trente à cinquante salariés ont passé la nuit de jeudi à vendredi sur place, réclamant neuf mois de congés de reclassement contre quatre proposés par la direction, un