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Libération

Qui veut rafler la mise des paris en ligne ?

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Manne. Adoptée hier par le Parlement, la légalisation des jeux sur le Net attise la convoitise des télés, des radios et des groupes de presse.
Le Parlement a donné mardi son feu vert définitif au projet de loi ouvrant à la concurrence les jeux de paris en ligne (sportifs, hippiques, poker), un texte grâce auquel l'UMP veut "assécher" l'offre illégale mais destiné, selon la gauche, aux "amis du Fouquet"s" de Nicolas Sarkozy. (AFP Pierre Verdy)
publié le 7 avril 2010 à 0h00

Il n’y a pas que les opérateurs qui piaffent d’impatience en attendant l’ouverture officielle des paris en ligne, définitivement adoptée hier par le Parlement. D’abord attentistes, les groupes de médias abattent depuis quelques semaines leurs cartes et multiplient les accords afin de prendre eux aussi leur part d’un gâteau réputé faramineux. Selon le cabinet NPA Conseil, les mises pourraient représenter de 2 à 3 milliards d’euros dès 2010 et rapidement croître jusqu’à un volume global compris entre 4 et 6 milliards en 2013. Une manne plus que bienvenue pour des médias fragilisés par la crise et la mutation technologique et cherchant désespérément de nouvelles sources de revenus. D’après NPA, les médias devraient ainsi capter de 200 à 250 millions d’euros annuels d’investissements publicitaires ces trois prochaines années. Dans certains cas, les accords passés avec la cinquantaine d’opérateurs de jeux d’argent en ligne qui devraient faire acte de candidature sur le marché français vont plus loin encore que la signature d’un partenariat publicitaire et éditorial.

La légalisation du jeu en ligne est l’occasion de franchir le pas et d’organiser directement la prise de paris, au même titre que la Française des jeux (FDJ), le PMU ou Betclic, en misant sur ce nouveau relais de croissance. Revue d’effectifs des différentes stratégies médiatiques pour prendre sa part d’un tripot virtuel dont le coup d’envoi devrait coïncider avec celui de la Coupe du monde de foot, le 11 juin prochain