C’était un rapport très attendu mais qui ne dévoile rien de particulièrement nouveau. L’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, a publié hier le bilan environnemental - du «champ à la roue» - des agrocarburants de première génération : bioéthanols issus de blé, maïs, betterave ou canne à sucre et biodiesels produits à partir de colza ou d’huile de palme.
Sur les émissions de CO2, les agrocarburants gagnent à tous les coups face aux énergies fossiles. «Par rapport au gazole ou à l'essence, les gains nets en émissions de gaz à effet de serre sont de 60 à 70% pour les biodiesels et de 50 à 65% pour les bioéthanols», précise Jean-Christophe Pouet, chef du service «bioressources» de l'Ademe.
Avant même la conférence de presse de l'Ademe, les industriels de la filière ont bombardé les journalistes de communiqués satisfaits. «Ce rapport - en rappelant ce que l'on sait depuis longtemps - va rassurer de nombreuses personnes», confie Alain Jeanroy, directeur de la Confédération générale des betteraviers. «Le marché européen s'élève à 150 millions d'hectolitres et la France en produit déjà presque 10. Nous exportons déjà de l'éthanol en Europe», s'enthousiasme l'industriel à l'évocation de cette croissance verte.
Mais le rapport laisse sur sa faim car il ne lève pas toutes les incertitudes concernant l'impact, en termes de CO2, du changement d'occupation des sols. En effet, lorsqu'on intègre les émissions liées au