Le «pistolet chargé» que réclamait Athènes depuis plusieurs mois est enfin sur la table : hier, les ministres des Finances de la zone euro se sont entendus sur les derniers détails du plan de sauvetage dont la Grèce pourra demander l’activation si les marchés continuent à l’étrangler, en exigeant des taux d’intérêt sans rapport réel avec la situation de ses finances publiques. Et, condition pour convaincre les investisseurs que ce plan est sérieux, l’Allemagne y participera.
Les seize pays de la zone n'ont pas mégoté : via des prêts bilatéraux, ils mettront à disposition, selon leurs moyens et pour la seule année 2010, 30 milliards d'euros. Auxquels s'ajouteraient environ 15 milliards d'euros du Fonds monétaire international (FMI). «Les montants pour les années suivantes seront déterminés ultérieurement, en fonction de l'évolution de la situation financière de la Grèce», a ajouté Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe.
Les ministres des Finances ont par ailleurs précisé les taux d'intérêt : «autour de 5%», selon le commissaire chargé des Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. Le FMI, lui, se contente de taux entre 1,25% et 3,25%. Or, actuellement, les marchés imposent à Athènes, selon la durée du prêt, un taux compris entre 6% et presque 8% (contre 4% pour l'Irlande et le Portugal et 3% pour l'Allemagne). Ainsi, tous les pays qui participeront à ce mécanisme gagneront de l'argent, les prêts consentis étant davantage rémunérés que ceux qu'ils o