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Libération

A la SNCF, Pepy joue le tiraillement syndical

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Grève . Le patron de l’entreprise use du conflit actuel pour mettre en avant les organisations non grévistes.
publié le 13 avril 2010 à 0h00

Drôle de grève à la SNCF. Au septième jour du conflit engagé par la CGT et SUD rail, le bras de fer continue avec la direction, sur fond de mobilisation molle mais persistante. Moins de 30% des conducteurs et contrôleurs sont en grève, mais le chiffre n'a guère baissé depuis vendredi. Idem pour les perturbations (83% de trafic TGV et 90% en Ile-de-France). Seuls les bastions cégétistes du Sud (Marseille, Montpellier, Toulouse, etc.) connaissent encore «un taux de participation élevé», tandis que «le mouvement est en très forte réduction, voire arrêté» partout ailleurs, diagnostiquait hier la SNCF.

De quoi conforter Guillaume Pepy. Le patron de la SNCF voit en effet dans ce conflit l'occasion d'appliquer son credo : «La négociation paye plus que la grève.» L'objectif : casser la «gréviculture» et favoriser les syndicats modérés (Unsa et CFDT), en espérant qu'ils obtiendront aux élections de mars 2011 le seuil de 30% nécessaire pour signer des accords. La SNCF a donc logiquement proposé hier d'ouvrir des négociations (emploi, conditions de travail…) le 21 avril avec tous les syndicats, et à condition que la grève s'arrête. «Nous ne voulons pas affaiblir les syndicats qui ont joué le jeu de la négociation», explique un cadre de la SNCF. Le leader de l'Unsa, Jean-Daniel Bigarne, «assume» ce soutien de la direction sans états d'âme : «Nous avons obtenu 450 emplois supplémentaires avant la grève. Ça me chagrinerait que la direction p