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portrait

En avant sur la retraite

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Jean-Louis Malys. Ce Lorrain de 55 ans, ex-sidérurgiste, représente depuis hier la CFDT dans les négociations sur les retraites.
publié le 13 avril 2010 à 0h00

Tous les Jean-Louis sont des types sympas. Et Malys, de son patronyme, ne fait pas exception. La poignée de main honnête, le regard pétillant, la taille modeste, des lèvres généreuses, et un accent lorrain qui donne envie de croire tout ce qu'il vous raconte. Celui qui s'assiéra, au nom de la CFDT, à la table des négociations sur les retraites pourrait même passer pour un naïf. Enfin presque. Car sous son air bonhomme - un «vrai gentil», soutiennent ses proches - se cache, selon sa femme, un négociateur «qui ne lâche jamais le morceau». A voir. D'autant qu'il faudra bien lâcher quelque chose. Même si 2010 n'est pas 2003, et que la CFDT, échaudée par la précédente réforme où son «compromis acceptable» avait mis le feu à la maison, pourrait cette fois-ci se mettre volontairement en retrait. L'organisation, quoi qu'il en soit, devra tenir son rang. Et Malys la représenter dignement. Mais si l'homme ne «lâche jamais le morceau», c'est que Malys le cédétiste a d'abord été, comme nombre de ses congénères, Jean-Louis le gauchiste.

Petit-fils d'ouvrier, fils d'ouvrier, ouvrier lui-même, comme dirait Michel Serrault dans La gueule de l'autre, Malys a commencé sa vie professionnelle en déchargeant des wagons de minerai. Dans la vallée de la Fensch (Moselle), à Uckange, comme manutentionnaire chez Usinor, devenu depuis ArcelorMittal. «J'étais très doué pour décharger les trains», se souvient, mi-sérieux, le représentant de la troisiè