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Libération

Non, Blair n’avait pas la formule magique

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publié le 13 avril 2010 à 0h00

Le Premier ministre britannique a annoncé des élections législatives pour le 6 mai. Leur résultat est incertain, les sondages indiquant pour l’instant un Parlement sans majorité. Ces élections pourraient donc signifier la fin de treize ans de gouvernement néotravailliste sous la direction de Tony Blair puis de Gordon Brown.

Au cours de ces treize années, la Grande-Bretagne s'est présentée comme un modèle à la fois économique et politique. A entendre ses dirigeants, le Royaume-Uni avait trouvé la formule magique pour échapper à l'«eurosclérose», faire baisser le chômage et repartir la croissance. Un mélange de flexibilité des marchés, en particulier celui du travail, de gestion de la dépense publique selon des principes de management privé et de politique monétaire pro-active, était supposé conduire une économie britannique triomphante dans le XXIe siècle. L'arrogance anglaise était aussi à son comble dans le domaine politique. Ayant mis fin à dix-huit ans de domination conservatrice en orientant au centre-droit le parti travailliste, Blair et ses idéologues entreprirent une croisade pour convaincre le reste de l'Europe sociale-démocrate de faire de même. La «troisième voie» du sociologue Anthony Giddens reste à ce jour la source à laquelle s'abreuvent tous les arrivistes des partis de gauche en quête de pouvoir. La recette à suivre est simple : abuser des mots «moderne» (et imiter sans le savoir les groupes new wave de la fin des années 1970) ou «modernisa