Un calendrier trop contraignant. C'est le jugement des principales confédérations, hier, à l'issue de la première série de rencontres entre le ministre du Travail, Eric Woerth, et les organisations syndicales et patronales sur la réforme des retraites. Deux mois seulement de concertation, avant la présentation du projet de loi aux partenaires sociaux (dans la deuxième quinzaine de juin), sont considérés comme «trop courts pour aller au fond des sujets», a réagi hier François Chérèque, responsable de la CFDT, au sortir de sa rencontre avec le ministre. D'autant que les échanges devraient se résumer à des groupes de travail thématiques sur la pénibilité, le pilotage du système, ou encore l'emploi des seniors.
«Hors de question d'être mis devant le fait accompli, a déclaré, un ton au-dessus, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, estimant que le gouvernement refuse de créer les conditions d'un vrai débat sur l'avenir des retraites. Il joue la montre avec quelques réunions techniques en attendant la fin du mois de juin.» Entre autres reproches : le refus de l'exécutif de réunir une grand-messe sociale sur les retraites rassemblant l'ensemble des partenaires sociaux. Une stratégie gouvernementale destinée à éviter toute surenchère entre organisations syndicales. Eric Woerth, pour sa part, a réfuté les reproches des syndicats, considérant qu'«on parle [des retraites] depuis des années», et qu'«il faut surtout passer à l'action».
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