Le très controversé barrage de Belo Monte verra-t-il le jour ? Mercredi, un juge brésilien de l’Etat du Para a annulé l’appel d’offres pour l’attribution de cet immense marché de plus de 8 milliards d’euros, prévu pour le 20 avril. Il a suspendu aussi la licence autorisant l’ouvrage qui avait été délivrée en février. Le gouvernement de Lula a aussitôt annoncé qu’il ferait appel.
C'est le parquet qui a saisi les tribunaux, redoutant une menace pour l'environnement. D'une capacité de 11 200 mégawatts, l'usine hydraulique de Belo Monte devait être la troisième plus grande au monde, après celle des Trois-Gorges (Chine) et celle d'Itaipu (frontière entre le Brésil et le Paraguay). Prévu sur le Xingu, l'un des principaux affluents de l'Amazone, le barrage inonderait 500 km2 de terre et déplacerait près de 12 000 personnes issues de plusieurs groupes indiens - notamment les Kayapos - asséchant une partie de ce fleuve sacré pour les peuples indigènes (1). Mardi, James Cameron, le réalisateur canadien d'Avatar, s'en était ému et avait appelé le président Lula à renoncer à ce projet.
Le gouvernement brésilien entend au contraire construire d’autres grands barrages en Amazonie. Au mépris des études montrant qu’ils peuvent être plus polluants que des centrales électriques au charbon de même capacité.
Nouvelle frontière. Le bassin amazonien, avec ses fleuves immenses, est en effet devenu la nouvelle frontière de la production électrique au Brésil, où l'h