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Analyse

La SNCF a éteint le feu de cheminots

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A l’appel de la CGT et de SUD, la plupart des grévistes ont repris le travail hier, après deux semaines de conflit. Affaiblis, les syndicats sont sortis bredouilles de leur entretien avec la direction.
publié le 22 avril 2010 à 0h00

Retour à la normale à la SNCF. Après quinze jours de conflit (le plus long depuis deux ans) à l’appel de la CGT et de SUD, la quasi-totalité des derniers foyers de grévistes a voté hier la reprise du travail, tandis que la direction a reçu pour la première fois les syndicats. Bilan d’un mouvement qui va marquer profondément l’entreprise.

LES GRéVISTES ONT-ILS PERDU ?

Ils réclamaient des créations d'emplois et l'arrêt des restructurations (réforme du fret, spécialisation de la SNCF par branches d'activité). Au final, le bilan est très maigre, voire nul. «On n'a pas donné de prime aux grévistes», a insisté le DRH de la SNCF, François Nogué. Côté emploi, celui-ci a seulement confirmé les 460 postes supplémentaires accordés avant le conflit aux syndicats non grévistes (Unsa et CFDT), auxquels pourraient s'ajouter quelques embauches s'il y a plus de départs à la retraite que prévu. Côté restructurations, une série de négociations va démarrer mi-mai, sans engagements concrets. «Ce n'est pas l'euphorie. On n'a pas dansé sur la table», reconnaît un leader cégétiste.

«Il y a eu des annonces», s'est au contraire félicité le numéro 2 de la CGT cheminots, Laurent Russeil. Il a évoqué l'abandon de restructurations locales et de nouveaux recrutements «bien au-delà» de ce qui était prévu. Avant d'être démenti par la direction et les autres syndicats. «Il n'y a rien de nouveau. Factuellement, la grève reconductible a échoué», tacle