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Libération

Au Brésil, Shell amorce la pompe à éthanol

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par Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 23 avril 2010 à 0h00

British Petroleum (BP) avait ouvert la voie en 2008, en prenant une participation dans une usine d'éthanol au Brésil. Voilà qu'une autre major du pétrole mise à son tour sur l'éthanol local. L'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a annoncé, le 1er février, la signature d'un protocole d'accord avec Cosan, le géant brésilien de l'éthanol de première génération, pour créer une entreprise commune d'une valeur de près de 9 milliards d'euros. Shell et Cosan se donnent six mois pour négocier la création de cette joint-venture qu'ils détiendront à parts égales.

Shell met dans la corbeille ses 2 740 stations-service au Brésil et un apport de 1,2 milliard d'euros sur deux ans. Il assumera aussi la moitié de la dette colossale de Cosan (1,9 milliard d'euros). Contrôlé par le milliardaire Rubens Ometto, Cosan engage de son côté 70% de ses actifs, dont 23 usines et le réseau de distribution de carburants racheté à Esso Brésil. «Ce qu'Ometto ne dit pas, c'est qu'il a vendu Cosan à Shell», confie un proche du dossier. Car chacune des deux parties aura une option d'achat (dans un délai de dix ans) sur la part de l'autre dans la société commune. «Et il est plus plausible que Shell l'exerce sur Cosan que l'inverse», dit-on.

Déjà présent dans la distribution d'éthanol au Brésil, où ce carburant «vert» a été introduit il y a plus de trente ans, Shell fait donc son entrée dans la production. Les experts y voient un «vote de confiance» capable d'attirer d'autres