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Libération
TRIBUNE

Investissements d’avenir : il faut des choix de politique publique

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publié le 23 avril 2010 à 0h00

Que faire face à cette crise en ciseaux - surendettement et sous-investissement - des finances publiques ? La polémique sur le grand emprunt a opposé deux camps : les «rigoristes» contre les «volontaristes». Les deux ont raison.

Désendetter la France : nous n’avons plus le choix. Cela signifie qu’il faut résorber le déficit structurel actuel (5% du PIB) pour les plus vertueux à zéro, pour les plus souples au minimum au plancher de Maastricht (3%), soit un effort moyen de 3,5 points : il faut donc trouver 70 milliards d’euros de recettes supplémentaires ou de coupes budgétaires pérennes.

A cette aune, la politique budgétaire menée par la droite depuis 2002 est gravement fautive. Elle a certes gelé les dépenses publiques en termes réels, mais elle a aussi accumulé les baisses d’impôts pour un total de 1,5 point de PIB (30 milliards par an), dégradant ainsi d’autant le déficit structurel.

Désendetter, mais aussi investir. Le programme d’investissements exceptionnel pour 2010 issu de la commission Juppé-Rocard est une mesure conjoncturelle à un problème structurel. La réalité, c’est qu’il faut faire 35 milliards d’euros d’investissements d’avenir, non pas une seule fois en 2010, mais tous les ans. Il faut un «grand emprunt» par an.

Impossible ? La France n’est pas (encore) surendettée en soi.Elle est surendettée parce qu’elle emprunte pour financer des dépenses de fonctionnement, et non pour investir.

L’endettement est légitime pour financer les investissements : gagé sur des actifs,