Là est le cœur de la crise de nos finances publiques : la France s’endette de plus en plus et pourtant elle investit de moins en moins pour l’avenir. Face à ce paradoxe, le président de la République a réagi par un programme d’investissements exceptionnels pour 2010, issu des travaux de la commission Juppé-Rocard. Un tel effort exceptionnel était nécessaire.
D’abord, pour répondre à la crise économique, qui a entamé le peu qu’il restait de notre potentiel de croissance. L’OCDE estime qu’il a chuté de 2,1% à 1,4%, avec le chômage de masse structurel qui va avec. Pour reconstituer le capital économique qui a été détruit, il faut investir. Ensuite, pour assurer le passage au modèle de développement de demain. Nous sommes à un moment particulier, celui d’une transition d’un modèle économique à un autre : il est légitime d’investir pour faciliter cette transition, et la réussir.
Dans cet esprit, la commission Juppé-Rocard a proposé un programme alliant deux moteurs. L’économie de la connaissance (enseignement supérieur, recherche, innovation) pour 18 milliards d’euros. Et la croissance verte (sciences du vivant, énergies décarbonées, ville de demain, mobilité du futur, société numérique) pour 17 milliards. Au total, 35 milliards pour «Lisbonne» (1) et «Ushuaia». La quasi-totalité des préconisations Juppé-Rocard ont été reprises dans le collectif budgétaire introduit dès janvier 2010.
Mais un effort unique sera insuffisant. La montée en puissance des contraintes de finances publiques