Le conflit est en passe de battre des records. Lundi, les salariés de Fralib, filiale d'Unilever qui fabrique des sachets de thé pour Lipton et Eléphant, entameront leur huitième semaine de grève. Ils réclament 200 euros d'augmentation, la direction en propose 16. L'ambiance, sur le site qui emploie 185 salariés à Gémenos (Bouches-du-Rhône), est délétère. Un cercueil au nom du PDG, qualifié de «mercenaire», trône à l'entrée, avec ce message ironique : «Bon week-end.» Le patron, Angel Llovera, protégé par des gardes du corps, reçoit dans son bureau pour dénoncer une demande «irréaliste». Les 200 euros représentent «une augmentation de 11% de la masse salariale», dit-il. Il en reste à un modeste +0,8%, plus 0,72% d'augmentations individuelles pour la moitié des salariés. «On est allés au bout de notre marge de manœuvre», assure-t-il. Si Unilever lâche à Gémenos, elle devra céder ailleurs. D'où son intransigeance.
Mardi, une réunion avec un médiateur nommé par la préfecture devrait se tenir, pour reprendre les négociations rompues le 20 avril. Le PDG reconnaît : «Faut qu'on sorte du conflit. Va falloir qu'on discute.» Pas évident, tant le conflit se nourrit d'inimitiés. Llovera compte «assigner les meneurs» en justice «pour qu'ils ne viennent plus sur le site».«Il y a eu une succession de directions broyées par les syndicats, assure le PDG. Le sort qu'ils me réservent est celui qu'ils ont réserv