Comme Saint-Thomas, les marchés financiers ont demandé à voir. Etranglé par les taux d'intérêt toujours plus élevés exigés par des investisseurs réticents à prêter de l'argent à un pays qu'ils estiment proche de la cessation de paiement, Georges Papandréou n'a eu d'autre choix que de leur démontrer que la zone euro ne laissera pas tomber l'un des siens. Le Premier ministre grec s'est résolu, la mort dans l'âme, à demander l'activation du plan d'aide européen qui permettra de couvrir l'ensemble des besoins de financement de son pays pour 2010 et éventuellement jusqu'en 2013. «C'est une nécessité nationale et une priorité que de demander officiellement à nos partenaires d'activer le mécanisme que nous avons tous ensemble mis au point», a-t-il dit. La zone euro va devoir aller vite, Athènes ayant besoin d'emprunter 10 milliards d'euros avant le 19 mai.
Panique. Plus rien ne semblait être en mesure de calmer des marchés gagnés par la panique. Ainsi, jeudi, après l'annonce de la réévaluation par Eurostat du déficit grec pour 2009, de 12,9% à 13,6%, et la dégradation de la note de la dette grecque par l'agence Moody's, le taux à deux ans s'est envolé au-dessus de 10%, soit 9 points de plus que l'Allemagne. Et le rendement des obligations à dix ans a atteint un record historique de 8,8%, soit 5,75 points de plus que le «bund» allemand. Autrement dit, la prime de risque exigée par les marchés annihilait en partie les mesures d'austérité décidées par le gouve