L’étau se resserre autour de Goldman Sachs. Alors qu’une sous-commission d’enquête sénatoriale doit entendre demain le PDG de la banque d’affaires, Lloyd Blankfein, son directeur financier, David Viniar, et l’un de ses vice-présidents, le Français Fabrice Tourre, de nouvelles informations plus embarrassantes les unes que les autres ont émergé durant le week-end. Focus sur une descente aux enfers d’un fleuron de Wall Street.
Les mails rendus publics sont-ils compromettants ?
Samedi, la commission du Sénat a rendu public des mails remontant à fin 2007. Ils sont tous signés de pontes de Goldman Sachs, qui se gargarisent des profits engrangés par la banque à force de spéculer contre le marché immobilier. Dès juillet, le directeur financier, David Viniar, se vante des 50 millions de dollars empochés par Goldman Sachs en vingt-quatre heures, rien qu'en pariant sur la chute de l'immobilier. En novembre 2007, le PDG, Lloyd Blankfein, reconnaît : «Bien entendu, nous n'avons pas échappé à la pagaille des crédits immobiliers à risque. Nous avons perdu de l'argent, ensuite nous avons regagné plus que nous n'avons perdu grâce à des positions courtes.» Les positions courtes sont le b.a-ba de la stratégie gagnante de Goldman Sachs. Ces opérations boursières permettent à celui qui les passe de réaliser des gains en cas de baisse des titres sur lesquelles elles portent. S'ils n'amènent pas la preuve que la banque a enfreint la loi, ces mails contredisent la théorie dé