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Libération

Le marasme agricole sillonne Paris

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Entre baisse des cours, chute des revenus et pression écologique, les céréaliers ont réclamé hier l’aide du gouvernement.
publié le 28 avril 2010 à 0h00

Quelque 1 500 tracteurs et 3 800 agriculteurs ont défilé, hier à Paris, à l’appel de la FNSEA, leur principal syndicat. D’ordinaire perçus comme les nantis, les céréaliers ont interpellé l’Etat sur leur situation en berne.

Comment se portent les céréaliers ?

«Fauchés comme les blés», arboraient-ils sur leur tee-shirt. «Depuis un an, pratiquement tous vendent en dessous de leur prix de revient, explique Michel Masson, vice-président de la FNSEA et président de la fédération régionale Centre. Les gens perdent entre 15 000 et 20 000 euros chaque année par exploitation.» En cause, le prix des céréales (blé, orge, maïs) et autres grandes cultures (tournesol, colza, soja…) orienté à la baisse. Alors que, sur 2007 et une partie de 2008, les cours agricoles ont flambé, grâce à une récolte mondiale exécrable et à des stocks faibles, les moissons sont excellentes depuis lors et les réserves se sont reconstituées, doublant par rapport à la campagne 2007-2008.

Conséquence mécanique : les marchés se sont effondrés. «Alors que la tonne de blé a atteint 270 euros en 2007, elle était cette semaine à environ 110 euros», dit Pascal Hurbault, de l'association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPBM). Les céréaliers ont aussi souffert de la montée de l'euro par rapport au dollar et de la hausse des prix de l'énergie en 2007 et 2008, qui a pesé sur leur récolte 2009. Résultat : le revenu des exploitations spécialisées en céréal