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Libération

Un effondrement qui déstabilise toute l’Europe

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Les Vingt-Sept sont dans l’obligation d’agir pour éviter un effet domino.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant et Yann Philippin
publié le 28 avril 2010 à 0h00

L’heure de vérité a sonné pour l’Europe. Si les spéculateurs sont les premiers responsables de la crise, c’est bien l’absence de coordination entre les Etats qui a mis de l’huile sur le feu. Au risque de déstabiliser la zone euro.

L’UE a-t-elle échoué ?

La pièce n'est pas encore terminée, mais il est clair que «plus le temps passe, plus ce sera coûteux, plus ce sera difficile», comme on le regrette à l'Elysée. Le problème est que l'Allemagne se fait à nouveau tirer l'oreille : Angela Merkel a exigé un nouveau plan de rigueur d'Athènes et son entourage affirme qu'elle veut restructurer la dette grecque. Un mot qui épouvante les marchés, «restructuration» signifiant un rééchelonnement ou un abandon d'une partie de la dette… A Paris, on ne veut absolument pas en entendre parler : «Il faut au contraire montrer que la Grèce est capable de rembourser.» On estime, dans la quasi-totalité des capitales européennes, que ce sont ces tergiversations allemandes qui alimentent depuis trois mois la panique et la spéculation des marchés. «On ne peut pas, comme le fait Berlin, tenir un discours alarmiste pour faire pression sur la Grèce et un autre rassurant pour les marchés», commente Laurence Boone, chef économiste chez Barclays capital. A Paris, on est sûr que l'Allemagne finira par aider la Grèce. Mais à quel prix ?

La Grèce peut-elle se soigner ?

Incapable d’emprunter sur les marchés, la Grèce n’a plus son destin en main. Il faut que les pays européens se mettent