Menu
Libération

La Suisse bouscule son cher lobby bancaire

Article réservé aux abonnés
Finance . Une régulation accrue du secteur se profile.
publié le 29 avril 2010 à 0h00

Le climat a changé. Vaches sacrées du capitalisme suisse depuis plus d’un siècle, les grandes banques du pays sont désormais abhorrées par l’opinion. Et le gouvernement, qui les a longtemps couvertes, est obligé de donner des gages à des politiques de plus en plus remontés contre le lobby bancaire.

Ainsi faut-il comprendre l'annonce, hier à Berne, par le conseiller fédéral (ministre) chargé des Finances, Hans-Rudolf Merz, de tout un train de mesures destinées à mieux encadrer le secteur bancaire, et notamment ses deux principaux acteurs, UBS et Credit suisse. Ces établissements sont en effet considérés par le gouvernement comme «trop grosses pour faire faillite» : leur chute - UBS n'est pas passée loin du KO en 2008-2009 - engagerait le pronostic vital de l'économie suisse.

Une nouvelle loi sur les risques bancaires est ainsi envisagée. Elle prévoit l’augmentation des fonds propres des deux grandes banques et une meilleure répartition des risques. Plus audacieux, Hans-Rudolf Merz propose d’imposer à l’avenir les bonus de plus de 2 millions de francs suisses (1,4 million d’euros). Jusqu’ici, le Conseil fédéral s’était refusé à envisager de le faire, mais il faut désormais «acheter» l’assentiment des députés, qui devront voter le mois prochain un accord de cessez-le-feu entre UBS et la justice américaine. Ce deal, négocié depuis des mois, est censé mettre un terme à la guerre d’usure menée par les Etats-Unis contre la place financière suisse.

Cela suffira-t-il à ramener