La cuvée des assemblées générales 2010 s’annonce propice aux femmes. Aiguillonnées par l’adoption, fin janvier, de la proposition de loi du chef de file des députés de la majorité, Jean-François Copé, et de Marie-Jo Zimmermann (UMP) sur l’obligation d’assurer 40% des sièges d’un conseil d’administration à la gent féminine, les grandes entreprises françaises se mettent (doucement) aux normes. Jusqu’à présent, seule une poignée - BNP Paribas, Michelin, Saint-Gobain, la Société générale - avait consenti à un début de mixité, avec 20% d’administratrices dans leurs conseils.
Avant le vote de la loi, quatre groupes français - Cap Gemini, EADS, STMicroelectonics et Vallourec - avaient réussi la prouesse de n’avoir aucune femme à leur conseil. Le gros du troupeau (environ 27 entreprises) n’offrait lui qu’un ou deux sièges à des femmes. Bref, une misère. Autant dire que cette loi crée un véritable appel d’air pour toutes celles qui rêvent de partager les petits secrets du capitalisme français : les entreprises du CAC 40 ont désormais six ans pour féminiser leurs assemblées sous peine de sanctions.
Crédibilité. Cette grande opération a pourtant commencé par une sorte de gag. En nommant Bernadette Chirac au conseil d'administration de son groupe LVMH aux côtés de sa fille Delphine, Bernard Arnault n'a pas franchement rendu service à la crédibilité de la loi (lire ci-contre). D'autres groupes vont eux chercher à faire nommer des candidates dont les profils professionnels