L’optimisme à toute épreuve du Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, contraste avec les sueurs froides des milieux d’affaires : la révision à la baisse des prévisions pour l’Espagne par l’agence de notation Standard & Poor’s n’a pas inquiété le gouvernement socialiste. Mais il a eu dans les milieux d’affaires l’effet d’une douche froide et leur donne le sentiment qu’après le crash grec, l’économie nationale pourrait connaître un sort aussi funeste.
L'estimation de + 0,7% de croissance réelle jusqu'en 2016 est largement en dessous des calculs du gouvernement Zapatero. Les socialistes tablent, eux, sur 1,9% de croissance et sur la rapide amélioration de l'emploi, même si la barre des 20% de chômeurs a été dépassée en début de semaine. A l'instar de El Economista, la presse financière s'inquiète des «répercussions prévisibles néfastes» et d'un «châtiment sur les marchés».
L’incertitude augmente d’autant que le voisin ibérique, le Portugal, est désormais touché de plein fouet par la perte de confiance des marchés. Malgré la sévérité de l’agence de notation et la réponse impitoyable des marchés boursiers (l’indice Ibex a chuté de 7% en deux jours), l’heure est toutefois à l’autocritique en Espagne. De l’avis général, cette révision à la baisse reflète les atermoiements et la mollesse du gouvernement Zapatero qui, malgré un déficit public élevé (11% du PIB), n’a encore annoncé ni plan d’ajustement des dépenses publiques, ni de plan d’aide aux banq