Le pétrole risque d'atteindre les côtes de Louisiane ce vendredi. La nappe, qui se déverse à 70 km des côtes américaines n'était plus jeudi qu'à une vingtaine de kilomètres, poussée par des vents sud vers le delta du Mississippi. Les plus alarmistes redoutent déjà une catastrophe de l'ampleur de l'Exxon Valdez, échoué en Alaska en 1989, répandant 260 000 barils de pétrole et polluant 1 300 kilomètres de côtes.
La plateforme Deepwater Horizon, qui a pris feu le 20 avril avant de sombrer, déverse actuellement 5 000 barils de pétrole par jour, soit 800 000 litres quotidiens, indiquait hier British Petroleum, révisant là sa première estimation qui ne faisait état que de 1 000 barils par jour. Onze employés de la plate-forme sont toujours portés disparus et sans doute morts. A ce rythme de 5 000 barils, il faudrait que le pétrole continue de couler pendant près de deux mois pour atteindre l'ampleur de l'Exxon Valdez. Mais le pétrole de Deepwater Horizon risque de contaminer les marais côtiers de Louisiane, un écosystème riche et fragile (lire page 5), ruinant pécheurs et éleveurs de crevettes. Les ingénieurs de BP préviennent aussi que le colmatage du puits, s'ils continuent de jouer de malchance, peut prendre deux à trois mois.
«Catastrophe». En attendant, la marée noire a été décrétée jeudi «catastrophe nationale» et Barack Obama a promis de mobiliser «toutes les ressources» du pays, dont l'armée. Tout en poursuivant les effort