Menu
Libération

Uruguayens et Argentins se déchirent pour une usine de pâte à papier

Article réservé aux abonnés
par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 30 avril 2010 à 0h00

Une semaine après le jugement de La Haye en leur défaveur, les habitants de la petite ville argentine de Gualeguaychú continuent leur combat en bloquant l'accès au pont qui relie l'Argentine à l'Uruguay. Ils refusent d'accepter que l'usine finlandaise de pâte à papier Orion, pomme de discorde entre les deux pays sud-américains, continue de fonctionner et de leur «empoisonner l'existence».

Le 4 mai 2006, l'Argentine avait déposé une plainte auprès de la Cour de justice internationale de La Haye (CJI) contre son voisin uruguayen pour avoir autorisé «unilatéralement» la construction de l'usine Orion sur le fleuve frontalier, sans respecter la procédure obligatoire de consultation préalable établie par un traité de 1975. Les Argentins accusent leurs voisins de causer des «dommages irréversibles à l'écosystème». Pollution visuelle, odeurs nauséabondes, taches visqueuses dans la rivière et élévation de la température de l'eau… Ce sont quelques-uns des griefs des habitants de la ville de Gualeguaychú, située sur la rive argentine, qui se mobilisent depuis plusieurs années en coupant les routes et le pont permettant l'accès à l'Uruguay.

Et tous les habitants de la ville sont ainsi mobilisés depuis l'ouverture de l'usine finlandaise. Véritable «monstre» pour les écologistes, la construction fonctionne depuis novembre 2007 avec une production annuelle d'un million de tonnes de pâte à papier. L'industrie a créé environ 400 emplois directs et 3 000 indi