L
a journée parisienne avait mal commencé. Privés de banderole de tête, volée peu de temps avant le départ de la manif, les dirigeants des cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires), qui appelaient à manifester samedi pour «l'emploi, les conditions de travail, le pouvoir d'achat et l'avenir des retraites», ont dû se résigner à défiler sans calicot. Mais c'est surtout la faible mobilisation qui retiendra l'attention de cette édition 2010 du 1er Mai, alors même que se prépare une réforme redoutée des régimes de retraites.
«Etape». 30 000 personnes à Paris, entre 200 000 et 300 000 dans toute la France : les rassemblements n'ont pas déplacé les foules. Certes, la mobilisation a été supérieure à un 1er Mai classique, mais bien inférieure à la cuvée 2009 qui, crise aidant, avait vu entre 500 000 et 1 million de personnes descendre dans la rue un peu partout en France.
«On est un peu moins nombreux que l'année dernière, mais l'inquiétude des Français sur les retraites reste importante», relativisait hier le responsable de la CFDT, François Chérèque, qui en a profité pour tacler Force ouvrière, absente du cortège comme de l'intersyndicale. «C'est une étape, mais ce n'est pas le seul rendez-vous», tempérait de son côté le cégétiste Bernard Thibault, pour qui «beaucoup de gens attendent de connaître le texte du gouvernement avant de se mobiliser».
Une attente qui devrait encore durer une qu