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Libération

Dimanche, jour du saigneur

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En Grèce, le plan de rigueur présenté hier par Papandréou fait l’unanimité contre lui.
par Philippe Clergel, Correspondance à Athènes
publié le 3 mai 2010 à 0h00

Pratiquement sept mois jour pour jour après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Georges Papandréou a dû se résigner à administrer à ses concitoyens la potion amère qu'il avait tenté d'éviter. C'est un homme fatigué, aux cheveux récemment blanchis et avec un bouton de fièvre sur la lèvre comme symptôme de l'immense stress des derniers mois, qui est venu confirmer devant le Conseil des ministres réuni exceptionnellement un dimanche que la seule «ligne jaune nationale» désormais infranchissable était celle de la banqueroute et qu'il ne «ferait aucun pas en arrière». Il est vrai que la cure d'austérité mise au point au cours d'une semaine de tractations avec le FMI et l'UE va exiger d'immenses sacrifices notamment de la part des retraités et des salariés du secteur public qualifié de «grand malade» par le Premier ministre.

«Waterloo». Les fonctionnaires auront à porter l'essentiel de l'effort de réduction des salaires alors que le secteur privé reste pour l'instant épargné par les coupes, même si tous les économistes estiment qu'il sera affecté à son tour après les réformes prévues dans le droit du travail. Relativement moins drastiques que ne le laissaient entendre les rumeurs diffusées ces derniers jours par les médias grecs, ces mesures (lire ci-contre) suscitent évidemment une immense vague d'indignation et de protestation. L'opposition de droite, pourtant considérée comme largement responsable de la débâcle