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Plan grec : l’Europe se décoince

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Athènes annonçait hier matin une nouvelle cure d’austérité. Dans la foulée, l’Eurogroupe et le FMI ont débloqué leur prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 3 mai 2010 à 0h00

Jusqu'au bout, l'Allemagne se sera fait tirer l'oreille. Finalement, depuis hier soir, 19 h 30, c'est fait : en rang d'oignon, l'air sinistre, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, Georges Papaconstantinou, le ministre grec des Finances, Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, et Ollie Rehn, le commissaire aux Affaires économiques et financières, ont annoncé que le plan d'aide à la Grèce était désormais «activé».

Il n'est pas question d'attendre, comme le voulait Berlin, la réunion, vendredi soir, d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro convoqué pour l'occasion. Il a néanmoins fallu plus de trois heures de réunion pour que les ministres des Finances des seize pays qui ont l'euro pour monnaie décident formellement de prêter à Athènes, entre 2010 et 2012, 80 milliards d'euros, somme à laquelle s'ajouteront 30 milliards versés par le Fonds monétaire international. Ces prêts devraient couvrir l'ensemble des besoins de financement de la Grèce au cours des trois prochaines années et, comme l'a annoncé Juncker, «les premiers déboursements auront lieu avant le 19 mai», date à laquelle la Grèce doit se refinancer à hauteur de 10 milliards d'euros. Un soutien à bout de bras qui écarte donc le spectre d'une cessation de paiement et va donner le temps à la Grèce d'appliquer une thérapie de choc d'une rare violence à son économie.

Dégradation. Les Etats de la zone euro n'avaient plus guère l