La technique du ballon d'essai n'est jamais sans risques. A peine évoquée hier parLemonde.fr, la piste élyséenne d'un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 63 ans d'ici à 2030 a attiré les foudres syndicales. Sur le fond, mais aussi sur la forme, mettant ainsi à mal le fragile processus de «concertation» vanté par la majorité. «Le gouvernement fait comme si les solutions étaient déjà décidées. A quoi servent, dans ce cas, nos réunions thématiques ?» réagissait hier le cégétiste Eric Aubin, qui rencontrait le ministre du Travail, Eric Woerth. Autre polémique qui devrait surgir cette semaine : la publication des simulations financières réalisées par le Conseil d'orientation des retraites (COR), à la demande du Medef, sur un report à 65 ans de l'âge légal et un allongement à 45 ans de la durée de cotisation. Autant de pistes censées répondre au dernier rapport du COR sur l'avenir des régimes de retraite, et dont le contenu a été souvent caricaturé. Déficits vertigineux, allongement intenable de la durée du travail, ou impossible augmentation des prélèvements. Libération revient sur ce texte, rendu public le 14 avril, et sur l'interprétation catastrophiste qui en a été faite.
Des déficits colossaux ?
Près de 30 milliards dès cette année, 45 en 2020, entre 70 et 115 milliards en 2050 : la spirale des déficits présumés du système de retraite a de quoi faire tourner la tête. Mais, comme nous l'avons déjà en partie