C’est une mégafusion comme on les adore à Wall Street. En s’unissant hier, les compagnies américaines United et Continental vont donner naissance, excusez du peu, au leader mondial du transport aérien, coiffant au poteau Delta. Baptisé United, le mastodonte pèsera 29 milliards de dollars (22 milliards d’euros) de recettes et 177 millions de passagers par an. De quoi faire bomber le torse aux deux heureux PDG.
Sauf que dans l’univers ultradéprimé de l’aérien, même les plus beaux mariages ne parviennent plus à émoustiller les invités. United et Continental, c’est l’histoire de deux grands malades qui espèrent survivre ensemble. Les tourtereaux ont enregistré la bagatelle de 7 milliards de dollars de pertes ces deux dernières années. Après avoir remercié la moitié de ses employés en huit ans, United a publié un résultat d’exploitation positif au premier trimestre, pour la première fois depuis l’an 2000.
Au-delà de la langue de bois habituelle sur «les forces énormes et durables» du nouvel ensemble, l'objectif est aussi classique que terre à terre : serrer les coûts. Le nouveau patron, Jeff Smisek, espère économiser plus d'un milliard par an d'ici à 2013. Il devrait y parvenir sans trop de difficultés, vu la complémentarité quasi parfaite entre les réseaux de United (Asie, Pacifique) et de Continental (Europe, Amérique latine). Peu de liaisons devraient être supprimées, ce qui limitera la casse sociale et les hausses de tarifs pour les passagers américains.
La fusion ne re