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Libération
Reportage

Heuliez à bout de cash

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Social . La société veut un redressement judiciaire.
Manifestation de soutien pour l'équipementier automobile Heuliez, le 14 avril 2009, à Niort (© AFP Alain Jocard)
publié le 6 mai 2010 à 0h00

Hier le vent soufflait sur la ville de Cerizay (Deux-Sèvres), 5 000 habitants. Sur le parking d’Heuliez, des salariés profitent de leur pause déjeuner, d’autres embauchent. La veille, ils ont appris que leur entreprise demanderait ce matin au tribunal de commerce de Niort une mise en redressement judiciaire. C’est la deuxième fois en un an. Le 15 avril 2009, les salariés d’Heuliez étaient alors un millier. En juillet, le tribunal avait confié l’entreprise au seul repreneur en lice, Bernard Krief Consulting, présidé par Louis Petiet. 365 salariés avaient été licenciés. Des engagements avaient été pris, qui n’ont jamais été tenus.

A force de mettre l'entreprise en péril faute de lui apporter les fonds promis à la barre du tribunal, Louis Petiet s'est engagé à la céder pour un euro symbolique à un nouveau repreneur. Qui tarde à se manifester. En février, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes - actionnaire d'Heuliez à hauteur de 5 millions d'euros - avait approché la Macif, à Niort. Qui s'est désistée. Début mars, Christian Estrosi pariait sur l'investisseur turc Alphan Manas, affirmant carrément : «On peut considérer qu'à 99,99%, Heuliez est sauvé.» Aujourd'hui, la société est en situation de cessation de paiement.

Depuis le début de l’année, la trésorerie du groupe s’amenuise. L’activité est planifiée au jour le jour en fonction du cash disponible dans les caisses. Certains fournisseurs refusent de livrer l’usine faute de paiement. La direction a jusq