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Libération

L’Europe perd la boussole, les marchés s’affolent

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La crainte d’une contagion de la crise grecque et les déclarations alarmistes de l’Allemagne sur l’avenir de la zone euro accentuent la fébrilité des places boursières.
publié le 6 mai 2010 à 0h00

Des morts en Grèce pour cette troisième manifestation de grève générale. Une agence de notation qui annonce qu’elle va dégrader la note du Portugal. Des responsables politiques espagnols ébranlés par les attaques des marchés. Des Bourses qui dégringolent un peu partout en Europe. Une monnaie unique au plus bas depuis un an. Où s’arrêtera la spirale infernale ?

Pourquoi l’Espagne et le Portugal sont-ils attaqués ?

Tentative d’union sacrée face à la bourrasque. Le Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, a fini hier par faire front commun avec le chef de l’opposition conservatrice, Mariano Rajoy. Ils ne s’étaient pas rencontrés depuis dix-huit mois. Et passaient leur temps à se renvoyer la responsabilité de la crise. Ils ont finalement arraché un accord sur la restructuration des caisses d’épargne au bord de la banqueroute.

La veille, Zapatero a tenté de démentir la folle rumeur : Madrid envisagerait de demander au FMI une aide de 280 milliards d'euros. Mais cette défense n'a pas rassuré grand monde. Bien sûr, la dette publique ne pèse que 53,2% du PIB espagnol en 2009. Mais la dette des ménages s'élève à 83% (contre 39% en Grèce), celle des entreprises de 137% (contre 37% en Grèce). Le chômage y est endémique (plus de 20%) et les perspectives de croissance anémiques. L'Espagne n'a toujours pas soldée une croissance boostée par la spéculation immobilière. «Je pense que l'Espagne et le Portugal ne sont pas dans une situation qui pourrait être comparée