Ils n’en peuvent plus d’attendre. Depuis un an, les salariés d’Heuliez sont ballotés d’un sentiment à l’autre. Espoir un jour, désespoir tant d’autres. Un jour en cessation de paiement, le lendemain repris par un énigmatique patron. Lâchés, approchés, convoités, répudiés. Hier encore, alors que leur direction devait demander une mise en redressement judiciaire, elle y a renoncé in extremis.
Un des investisseurs intéressés pourrait déposer une offre de reprise d'ici la fin du mois. Il s'agit d'un fonds de retournement (spécialisé dans la reprise d'entreprises pour réaliser une plus-value et revendre) nord-américain qui n'a pas dévoilé son identité. «Il apporte 25 millions d'euros et reprend la totalité des effectifs, dit Jean-Emmanuel Vallade, délégué CFE-CGC. Il étudie les synergies possibles parmi les 45 sociétés qu'il possède.» Le fonds ne souhaite pas que le FSI (fonds d'investissement de l'Etat) entre au capital d'Heuliez, contrairement aux précédents scénarios de reprise.
Du positif, «dans l'esprit des salariés surtout», précise Vallade. Heuliez évite ainsi un second redressement judiciaire. Le versement des 620 salaires mardi devrait être assuré. La direction va puiser dans les 5 millions d'euros que la région Poitou-Charentes, actionnaire, a versés au capital d'Heuliez.
Bouts de chandelle.«L'entreprise ne vaut rien aujourd'hui», estime Claude Point, délégué CFDT. Le propriétaire actuel et défaillant, Bernard Krief Cons