Les Français vont mal. Les enquêtes d’opinion démontrent même qu’ils ont davantage le moral dans les chaussettes que leurs voisins européens, alors que la France, certes frappée par la crise, s’en sort plutôt moins mal que les autres. Mais c’est un fait et la psychologie collective a ses raisons que l’économie ignore : les Français dépriment. François Fillon n’est manifestement pas disposé à jouer au calinothérapeute. Le message que le Premier ministre a envoyé hier à l’issue d’un séminaire gouvernemental peut se résumer ainsi : 1) «Ne vous plaignez pas, c’est pire ailleurs.» En Grèce qui est au bord du chaos, en Espagne et au Portugal qui vacillent sous les coups de boutoirs des marchés financiers ; 2) «Ne vous plaignez pas, vous n’avez encore rien vu.» Message de responsabilité, clame la droite. Coup de bambou indécent, dénonce l’opposition. C’est de bonne guerre. Le message de Fillon est pourtant un piège pour la gauche, qui aura bien du mal à se montrer unie sur le sujet. Car pendant que des voix critiquent Fillon à Paris, d’autres félicitent le courage de Papandréou à Athènes ! D’autres encore, l’esprit tourné vers 2012, cauchemardent à l’idée de récupérer, en cas de victoire, une France au bord de la faillite. Mais le pari de l’austérité de François Fillon est à double tranchant. La France n’est pas la Grèce, martèle la majorité depuis des semaines. Pourquoi alors annoncer ce plan de rigueur en pleine tourmente grecque ? Pourquoi le justifier par la menace d’une sanc
Dans la même rubrique