Virage toute ? Peut-être pas. Direction une politique de rigueur, à la faveur de l'alibi grec ? Assurément. Mais qu'on ne parle surtout pas de «rigueur» au porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. La nouvelle phase qui s'annonce, vend-il hier à la sortie du séminaire gouvernemental de préparation des budgets 2010 et 2011, est celle - nuance - d'une «politique budgétaire sérieuse qui prenne en compte la réalité de la situation actuelle». Voilà pour la forme. Sur le fond ? Des allures de véritable politique d'austérité qui n'ose pas dire son nom.
Encore en pleine gestation, cette nouvelle «politique budgétaire sérieuse» promise par le gouvernement a un objectif. Permettre à la France de ramener d'ici à 2013 son déficit public à 3% du PIB (contre 7,5% en 2009 et 8% en 2010). Elle s'y était engagée dès janvier vis-à-vis de la Commission européenne pour revenir dans les clous du pacte de stabilité monétaire. Un effort de réduction des déficits colossal, d'une ampleur jamais vue. Et sur lequel la plupart des économistes avouent leur scepticisme, pour ne pas dire plus… Dire quoi ? Que la crise grecque donne à la France l'occasion de surligner ses intentions.
«Peu crédible». Pour parvenir à cet objectif des 3% - ou à défaut à s'engager clairement sur une trajectoire de réduction du déficit public -, le gouvernement doit économiser 100 milliards d'ici à 2013. Selon les prévisions de Bercy, la moitié de cette somme serait apportée par un surc