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Interview

«Il faut que les sommes mises sur la table apparaissent crédibles»

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Laurence Boone, économiste en chef chez Barclays Capital :
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 10 mai 2010 à 0h00

Pour Laurence Boone, économiste en chef chez Barclays Capital, l’existence de la zone euro n’est pas menacée.

S’agit-il d’une crise systémique ?

Non, car les pays de la zone euro sont dans des situations différentes : il y a une échelle entre les problèmes budgétaires et les difficultés d’ajustement de l’Allemagne et de la Grèce, par exemple. De même, l’intégration financière au sein de la zone euro n’est pas telle que les banques d’un Etat se trouveraient en grave difficulté si un pays, dont elles détiennent une partie de la dette souveraine, faisait défaut. Le fait que des Etats de la zone euro aient incontestablement des difficultés à ajuster leurs finances publiques ne crée pas un risque systémique.

N’y a-t-il pas un risque d’effondrement de la zone euro?

On n’est plus dans les années 90, lorsque chaque pays avait sa propre monnaie. Le volume d’échange sur le marché des changes est colossal : on échange 90 fois plus de monnaie que de biens. L’euro est la monnaie unique de 380 millions de citoyens et non de 50 ou 25 millions de personnes. On est dans du solide et on ne voit pas comment les marchés auraient les moyens de faire éclater l’euro. Ensuite, jouer l’effondrement de la zone euro, cela veut dire quoi ? Parier que des pays vont sortir de l’euro ? Cela n’a aucun sens. Tous ont intérêt à y rester. Si on prend le cas de la Grèce, elle est bien mieux à l’intérieur de la zone euro pour procéder à son ajustement qu’en dehors. Si elle sortait, sa dette libellée en euros pèserait davantage. Et si elle faisait défaut, ce qui avec une telle dette et une «nouvelle drac